Comment reconstruire Haïti suite au séisme du 12 janvier 2010?
25 janvier 2010 Jour de l’Arbre Kaori
Voici le premier mot du Président à être publié dans le Bulletin de Terre des Jeune.
Ce début d’année 2010 à commencé sur une note dramatique qui nous à tous remués au plus profond de nous même. Haïti, ce pays que nous aimons tant, vient d’être dévasté par un séisme d’une magnitude de 7.3 sur l’échelle de Richter! La capitale, Port-au-Prince, a été détruite à plus 70%, ce qui est énorme pour une ville de 3,5 millions d’habitants. De plus, Léogâne, Jacmel et d’autres villes ont été détruites entre 30 et 90%. Le pays est par terre.
Avec un nombre impressionnant de victimes suite à cette catastrophe, TERRE DES JEUNES, en tant qu’organisme à vocation environnementale, n’a pas encore pu mettre ses compétences à l’oeuvre pour aider Haïti. Face à cette impuissance, nous nous sommes sentis démunis et comme bien des gens nous avons choisi d’agir à travers des dons aux organismes d’urgence tels que la Croix-Rouge Canadienne, Médecins sans frontières, etc.
Maintenant que les services de secourismes et l’État haïtien ont déclarés arrêter de rechercher des survivants, nous devons nous concentrer à nouveau sur l’avenir et c’est précisément la dessus que je veux porter votre réflexion aujourd’hui.
Tout d’abord reprenons un peu l’histoire de Haïti: Avant 1492, une Ile dans les Antilles était nommée Quiskeya. Elle était habitée par plusieurs peuples, dont les Taïnos et les Arawaks. La terre était boisée à plus de 80%. L’harmonie et l’abondance en faisait vraiment La Perle des Antilles. Puis, la colonisation a commencé avec les espagnols puis les français. Ces derniers firent venir un grand nombre d’africains pour les exploiter dans des plantations de canne à sucre etc… le temps de l’esclavage était à son comble. Puis les Haïtiens organisèrent l’indépendance qu’ils ont acquit le 1er janvier 1804 grâce à Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessaline. Malgré cette indépendance incroyable, nous savons tous que ce petit pays à toujours été sous l’emprise des États-Unis, du Canada, de la France, etc… et n’a jamais vraiment pu être totalement autonome!
La colonisation de Haïti à laissé un héritage de constructions de type ‘‘Européen’’ qui n’étaient absolument pas adaptées à un pays tropical et encore moins dans un pays qui a une activité sismique importante. C’est la troisième fois que Haïti est dévasté par un tremblement de terre! Déjà en 1751, puis en 1842 et finalement en 2010! Le premier tremblement de de terre de 1751 a fait peu de dommages car les constructions de bétons étaient presque inexistantes. Puis le tremblement de terre de 1842, qui a touché surtout le Cap-Haitien, Port-de-Paix et le nord du pays, a dévasté le Cape Haïtien et les villes voisines…. et finalement celui de 2010 vient de détruire Port-au-Prince, Léogâne, et toucher aussi Jacmel et d’autres villes… les dommages humains et matériels sont considérables!
Que nous faut-il de plus pour comprendre que ce type d’habitation n’est pas adapté!!! Béton = Destruction! À moins d’avoir d’énormes moyens comme le Japon?
Voilà, suite à cette petite mise en contexte j’aimerai vous soumettre mes humbles idées: Ceux qui me connaissent le savent déjà, je suis un écologiste acharné qui se bat pour un respect des valeurs traditionnelles universelles. Vous allez comprendre pourquoi.
Pourquoi ne reconstruisons-nous pas Port-au-Prince et tout Haïti, avec des Ajupas traditionnels haïtiens qui ont le mérite d’êtres adaptés au climat tropical et aux mouvements sismiques? Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour remettre en valeur les traditions bafouées et discriminées de ce peuple provenant des quatre coins de l’Afrique? Nous pourrions faire des Ajupas de toutes les tailles:
sept mètres de large et de haut sur des pilotis de deux mètres de haut pour une famille de 5 personnes. Un ensemble d’Ajupas de 7 mètres, (sur pilotis ou pas), pour des regroupements de familles ou pour des petits commerces. Ces Ajupas seraient construits en Bambou, se qui permettrait une grande souplesse (résistance aux séismes) et une grande résistance tout court. Cela permettrait de relancer une réelle économie locale en faisant pousser de façon massive du Bambou et du Vétiver pour la couverture. Cela redonnerait de l’emploi aux haitiens de la place. Cela serait COMPLÈTEMENT Écologique, cela serait extrêmement bénéfique pour relancer le tourisme responsable et vert. Cela viendrait donner un caractère spécifique pour tout Haïti.
Je sais que plusieurs d’entre vous qui vont lire ses quelques lignes vont se dire: Cela est peut-être joli mais complètement irréaliste pour la sécurité, la salubrité, les risque d’incendies, etc… etc… mais vous pourrez alors faire vos propres recherches et voir qu’en Asie, au Japon par exemple, de grandes constructions sont faites en Bambou et que cela est sécuritaire à tout point de vu.
Les avantages du Bambou: Le Bambou est une plante ligneuse à croissance rapide. Cela met un an pour atteindre de 6 à 10 mètres de haut! Cela ne prend pas de place, on peut tous (en climat tropical) en planter dans notre jardin sans aucun problème. Le Bambou doit être traité contre les vers et les moisissures… plusieurs recettes naturelles et peu couteuses existent. Entre autre, nous pouvons utiliser le Borax en préparation dans de l’eau et y faire tremper la base du Bambou et le produit monte par capillarité.
Les avantages de cet habitat: il est peu coûteux, facile à construire, réalisable par les haïtiens eux-même, permet de relancer l’économie locale, est frais à l’intérieur quand il fait très chaud, réparable facilement, résiste aux tempêtes les plus violentes dû à sa forme conique, résiste aux tremblements de terre, ne craint pas les inondations car sur pilotis….ni les tsunamis de petites tailles. De plus, c’est magnifique et ça aiderait probablement l’écotourisme.
Alors qu’aujourd’hui même, le 25 janvier 2010, s’engage à Montréal la première conférence parlant de la reconstruction de Haïti. Le budget se chiffre déjà en Milliards de dollars sur une période de 10 ans. On s’imagine bien que les compagnies ‘‘Immobilières’’ Nord Américaines et Européennes se frottent déjà les mains à savoir combien de profit elles vont pouvoir réaliser dans cette opération. De mon côté, je vous invite à la prudence et surtout à reconsidérer le terme ‘‘Aide internationale’’. Il est peut-être temps pour Haïti de se tourner vers des technologies vertes, traditionnelles, adaptées à la situation et répondant réellement aux normes de sécurité. Voici, j’en suis certain, la voie à suivre pour que ce beau pays redevienne la Perle des Antilles.
AYITI BEL
Riel Huaorani Président de Terre des Jeunes Transnational www.reforestation.net 1-514-890-4445
Le 25 janvier 2010, à Montréal, jour de l’arbre Kaori.